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  • Photo du rédacteurMalinoRox

Radiant Historia, une chronologie vraiment parfaite ?

Dernière mise à jour : 27 avr. 2021



Pendant que la course à la next-gen fait rage, que les joueurs deviennent fous au moindre réassort de Playstation 5 ou de Series X, que les 60 FPS et le ray tracing font tourner la tête, il est des joueurs comme moi qui au lieu de succomber aux sirènes du dernier bébé de Taro Yoko, ou à la chasse aux monstres à dos de chien violet se disent que 2021 serait vraiment le moment idéal pour jouer au remake 3DS, non traduit en français, d'un jeu DS jamais sorti en Europe.

Il faut dire que peu importe le flot de sorties dont nous sommes abreuvés, j'ai toujours été empreint d'une forme de nostalgie me poussant à lancer au cours de l'année des jeux N64, Super NES ou Gameboy Advance. Soit pour rejouer à des jeux qui me sont chers, soit pour découvrir des classiques à coté desquels je serai passé (et ils sont nombreux).

Voilà donc comment en pleine redécouverte de Chrono Trigger le mois dernier, l'ami Adnihilis me parlait, une nouvelle fois, de l'un de ses jeux favoris, un certain Radiant Historia : Perfect Chronology, qui lui aussi traitait de voyages temporels.


Radiant Historia : Perfect Chronology est donc un jeu 3DS, sorti en 2017 au Japon et en 2018 aux USA ainsi qu'en Europe, remake de Radiant Historia, RPG japonais sorti sur DS en 2010 au Japon puis en 2011 aux Etats-Unis.


L'original comme le remake sont des jeux développés en interne puis édités par Atlus, studio qui jusqu'à l'an dernier et la sortie de 13 Sentinels Aegis Rim ne m'avait jamais attiré pour diverses raisons (jeux aux thématiques qui ne me parlent pas ou jeux très longs). Studio néanmoins de plus en plus populaire dans notre pays grâce à la localisation d'un certain Persona 5 Royal à coté duquel vous pouvez difficilement être passés si vous aimez le J-RPG.

Jeu de niche, pas traduit et très peu édité, je vous laisse imaginer le plaisir pour le trouver à prix décent. Un demi PEL plus tard, me voici en possession de la cartouche.

Qu'en est t-il donc de ce Radiant Historia ?


Le jeu se déroule sur le continent de Vainqueur, terre autrefois unie sous la bannière d'un grand empire très avancé technologiquement. Malheureusement le dit empire a abusé du pouvoir du Mana, sorte de force vitale de toute forme de vie. Le continent s’est alors peu à peu transformé en désert et l'empire a périclité très rapidement. Les derniers survivants de l’empire partirent au nord ouest formant le royaume de Granorg.

Les Satyros, sortes de bêtes avec le bas du corps semblable à celui d'une chèvre, au haut du corps humain mais avec des cornes (Le nom est tiré des créatures mythologiques grecques du même nom) se retranchèrent dans leur ville de Celestia.


Les Gutrals, quand à eux, sortes de grands singes imposants mais pacifistes, eux aussi se décidèrent à s'isoler dans leur forêt natale. Au nord du continent vit le royaume d'Alistel, nation sainte suivant le prophète Noah, et enfin au sud-ouest aux confins du désert vivent les habitants de Cygnus, patrie des réfugiés et de mercenaires en tous genres.

Forcément la guerre fait rage pour le contrôle des zones fertiles restantes.



Pour notre aventure, nous prenons le contrôle de Stocke, un agent des services secrets d'Alistel et de ses deux subordonnés envoyés en territoire ennemi afin de secourir un agent de liaison démasqué par l'armée de Granorg. Avant de partir, Heiss le supérieur hiérarchique de Stocke lui remet le White Chronicle, un livre au pouvoir encore inconnu.

Au cours de la mission, les deux acolytes de Stocke seront tués et ce dernier grièvement blessé.

Il se réveillera alors à Historia, un lieu hors du temps ou deux mystérieux enfants lui expliqueront le pouvoir et comment utiliser son livre afin de voyager librement dans le temps et l'espace.

Nous voila donc repartis dans le temps afin d'inverser le cours des choses et de survivre à cette attaque.

De la nous pourrons jongler entre plusieurs timelines, plus ou moins liées (mais je n'en dirai pas plus) avec trois axes principaux. Une timeline, ou sous les ordres de Heiss nous serons envoyés pour assassiner la princesse Eruca du royaume ennemi, princesse qui savait que nous allions arriver, qui connaissait le motif de notre venue et qui malgré tout n'a prévenu personne… et une seconde timeline ou nous quitterons les ordres de Heiss pour rejoindre, dans l'armée, notre meilleur ami, Rosch, et participer à la protection du royaume d'Alistel /conquête des territoires ennemis. Et enfin une dernière ou avec une jeune femme du nom de Nemesia nous voyagerons à travers les mondes pour récolter divers artefacts.

Vous trouvez le pitch compliqué ? Il n'en est en rien tant le jeu maitrise sa narration et ne nous noie pas d'informations, mais nous y reviendrons plus tard.

Pour le moment j'ai envie de revenir en détail sur trois aspects du jeu qui le différencient des autres jeux du genre, et qui en font pour moi un grand jeu, et l'un de mes RPGs favoris; Sur pourquoi il m'a tant marqué et pourquoi il sera (sauf sortie de Silksong éventuelle) probablement mon jeu de l'année 2021.



Atlus les rois des systèmes de combats tour par tour ?


Premier point que j'ai trouvé extrêmement innovant et intéressant, son système de combat. Ici nous somme sur un mélange entre du tour par tour et du tactical-RPG. Sur une grille de 3 par 3 seront placés jusqu'à 6 ennemis. En face d'eux il y aura 3 alliés qui eux seront fixes. Les personnages, alliés comme ennemis, attaquent les uns après les autres en fonction de leur vitesse, parfois plusieurs fois à la suite si ils sont bien plus rapides que l'adversaire. Rien de bien nouveau. La ou le système devient intéressant, c'est que rapidement nous sera expliqué le système de combos du jeu. En gros, plus on enchaine d'actions, plus celle-ci vont faire mal et peuvent comboter entre elles tant qu'un personnage du camp opposé n'a pas joué. A cela on couple le fait de pouvoir déplacer les ennemis avec des compétences spécifiques et on va pouvoir créer des combos dans tous les sens.

Plus l'on prend et inflige de dégâts, plus notre jauge de mana se remplit et une fois cette dernière pleine, on aura accès a des coups spéciaux dont la possibilité de supprimer un tour ennemi. Si ça ne suffisait pas, on pourra à volonté alterner les tours des persos de notre équipe. C'est mon tour mais j'avais besoin d'un autre perso ? Je peux alterner les deux (avec petit malus). Enfin les persos non utilisés de l'équipe viendront régulièrement prêter main forte pour quelques coups.

Exemple : Avec mes jauges pleines je supprime les 3 prochains tours de l'ennemi, je me retrouve donc avec 10 actions à la suite. Un perso rassemble les ennemis sur la même case, ensuite un autre perso lance 3 fois "Danse de la Mort" (une attaque qui fait 7 petits coups très peu puissants) un autre perso booste le mage tout en réduisant avec une seule compétence la défense magique de tous les ennemis (car ils sont sur la même case, d’où l'intérêt de jouer avec le placement) et enfin le mage qui passe derrière un combo de 23/24 coups lance son attaque la plus puissante sur cette dite case et va être capable de détruire les ennemis quasi en un coup.


Tout cela donne des combats très stratégique ou chaque détail va compter. Plus l'aventure avancera plus les personnages débloqueront de nouvelles attaques (un peu à la Pokémon), attaques de zones, attaques qui repoussent, attaques en ligne, en colonne, élémentaires, de soutien, etc.

Soit dit en passant je rêve d'un jeu Pokémon utilisant ce système avec combos, interactions entre les types des attaques etc, mais je digresse.

Les combats brillent également par la variété des situations (les ennemis un peu moins, tant le swap color est légion), ce qui fait qu'un boss qui nous a lavés au premier essai et qui parait être impossible pourra être vaincu en changeant d'approche et de rôles. Peut être que le temps d'un combat mon poseur de pièges va devoir se concentrer sur les soins, pendant qu'un autre prendra son rôle de DPS, etc, ce qui fait que nous en viendrons naturellement à utiliser absolument tous les persos de l'équipe selon les combats (et la aussi Pokémon pourrait en prendre de la graine).

Et dernier point agréable pour ce qui est des combats… Il n'y a pas besoin de farm, avec une stratégie appropriée, même en étant bien under level on pourra battre les boss, même finaux, du jeu.

Un énorme coup de cœur donc pour ce système de combat qui est vraiment la synthèse parfaite de deux styles que j'adore.

Chrono Trigger, is that you ??


Deuxième gros point fort du jeu, ses voyages dans le temps. Dans Radiant Historia, on pourra voyager comme bon nous semble entre les diverses timelines a notre disposition.

Vous êtes bloqués dans une timeline ? Pourquoi ne pas avancer dans une autre afin de trouver une compétence ou un événement qui vous débloquera la suite de l'histoire ? Vous avez envie de découvrir les conséquences qu'auraient eus certains choix sur votre aventure ? Un petit retour en arrière et hop c'est réglé. Vous avez combattu un personnage et vous vous demandez, une fois certaines choses débloquées, si il n'y avait pas moyen de l'épargner ? La aussi c'est possible.



Tout le système d'énigmes, et de quêtes secondaires va se baser sur les voyages temporels, à la manière d'un Chrono Trigger… Je modifie quelque chose dans le passé, quelles seront les répercussions 3 chapitres plus loin ?

La difficulté est en plus de cela intelligemment gérée. Le jeu donne suffisamment de clés pour que nous ne soyons pas perdus dans notre réflexion, tout en étant suffisamment vague pour que ce ne soit jamais du tout cuit.


Le scénario du jeu va utiliser ce système très habilement tout en restant foncièrement convaincant et cohérent, ce qui n'est jamais gagné quand le voyage temporel est traité.

Personnellement j'ai trouvé ça brillant à l'exception qu'en fait le jeu dans la fin ajoutée dans ce remake, qui même si elle est réussie, casse la portée de la fin du jeu originel. Cela reste purement subjectif, mais c'est mon petit point noir sur le jeu. Il y avait moyen de faire mieux de ce coté là, et ça me frustre, mais encore une fois c'est un ressenti purement personnel.

Stocke my loooove !!



Enfin troisième et dernier point qui m'a vraiment fait tomber en amour (comme disent nos amis québécois) avec le jeu, c'est la qualité de l'écriture.

J'avais entendu parler de la qualité de l'écriture d'Atlus, mais je ne l'avais jamais expérimenté par moi-même (13 Sentinels étant développé par VanillaWare).


Le jeu est très bavard, soyez prévenus… Ca parle, encore, encore et encore, et tout ça en anglais assez soutenu par moments, comme familier à d'autres.

Ce qui n'est pas un problème pour moi, pourra l'être pour d'autres.

Mais revenons en à la qualité d'écriture du titre. Le scénario reste simple tout en étant complexe. Nous ne sommes jamais noyés d'informations. C'est intéressant, bien ficelé, le voyage dans le temps est bien traité et cohérent. Les jeux de pouvoirs et les conflits sont bien racontés

(même si la mise en scène de ces dits conflits pêche un peu, 3DS oblige… En effet, la grande guerre quand on voit cinq ou six PNJ a l'écran, ça enlève un peu de portée à tout ça). Il y a également beaucoup de rebondissements, et pas mal de choses qui, jusqu'à la fin, restent suffisamment mystérieuses tout en étant bien amenées. Des questions posées en début de jeu que l'on oublie puis le moment venu on a un "euréka !". Vraie réussite de ce coté la.



Mais surtout la ou Atlus brille c'est dans son écriture des protagonistes et de leurs dialogues.

Petite présentation non exhaustive des personnages rencontrés dans l'aventure.

Aht, jeune satyros, membre d'une troupe de spectacle itinérante, personnage dont je craignais qu'il s'agisse du comic relief énervant/relou de l'équipe, mais il n'en est rien, ce qui m'a beaucoup surpris.

Marco et Raynie, nos deux camarades du départ, anciens mercenaires avec chacun leur personnalité propre. Marco très empathique, et Raynie qui part vite dans les tours quand elle est face a une situation, mais dans le même temps très sensible.

Rosch l'ami d'enfance, général d'armée un peu rentre dedans, Gafka le Gutral banni de son village natal. Eruca la princesse qui n'a pas froid aux yeux, etc

Quand on présente le casting de cette manière, on a l'impression d'être face à une équipe très classique, mais il n'en est rien. Aucun des personnages cités ne tombe dans les clichés propre au genre. Ils ont tous, que ce soit les membres de l'équipe, les persos secondaires ou les méchants, leurs traits de caractère, leurs réactions, parfois leurs paradoxes, leurs interrogations. Atlus a fait un très gros boulot de développement de personnages. On apprends à connaitre chacun d'entre eux, on découvre leurs histoires, on les comprends et on s'attache parfois énormément.

De même, les ennemis sont particulièrement bien écris. Le boss final, je comprends parfaitement ses motivations et arrivé à la fin du jeu, j'aurai pu vouloir être de son coté. Toutes ces facettes sont portées par une grande science des dialogues. Les réactions, les conversations, les moments de vie du groupe sont finement écris, et sonnent très naturels, on pourrait parfaitement avoir ce genre de conversations si l'on était dans leur situation.

Mention spéciale, pour conclure, pour le héros, Stocke. Un héros comme on en fait plus je trouve. Jamais cliché lui non plus, aux motivations et aux idéaux qui m'ont vraiment parlé car proches de mes propres idéaux. Typiquement le genre de héros qui manque au paysage vidéoludique à mon sens depuis quelques années. A la fin de l'aventure le ressenti que j'avais sur ce personnage était : "Quel homme !"

Etant seul au courant des voyages temporels, agissant dans l'ombre pour beaucoup de choses, il va se retrouver dans bon nombre de situations tragiques, malgré lui, parfois seul contre tout… Je ne peux pas en dévoiler plus sans spoiler, mais c'est clairement un perso qui rentre dans mes 3/4 héros de JV favoris. J'ai vécu tellement de scènes ou j'ai eu l'impression de pouvoir ressentir ce qu'il se passait dans sa tête.

Tellement bien écrit et développé lui aussi… Quelle histoire, et quel final pour notre agent. (Puis un héros qui finit pas avec la princesse... rien que ça, ça fait du bien! )


En parlant de final, la fin imaginée par Atlus est absolument brillante. Je l'ai vraiment adoré, d’où ma déception que la partie ajoutée par le remake lui enlève toute portée juste car 2 ou 3 détails ont été mal amenés… On est loin du brillant ajout "Royal" de Persona 5. On est malgré tout sur ce qui se fait de mieux en matière de J-RPG à mon sens. Il innove, il tente, il brille, et même s'il ne fait pas tout bien, il est et restera pour sur l'une de mes meilleures expériences vidéoludiques.

Sur ce je vous laisse avec ce superbe trailer au cas ou il vous en fallait encore plus pour vous convaince.



Ps : mes excuses pour la variété des screens... n'ayant rien pour capturer de la 3DS et le jeu n'étant pas très connu, il a été difficile de trouver de quoi illustrer correctement mes propos.


Merci - Rox

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