Prenez une pincée de jeu de rôle papier, ajoutez y une direction artistique atypique, une cuillérée de personnages hauts en couleurs et vous obtenez le jeu de ce mois de janvier 2022, Disco Elysium.
Disco Elysium est un jeu qui pose les bases très vite. Nous nous réveillons dans une chambre d'hôtel ravagée, vêtu d'un simple slip (du plus bel effet), avec une amnésie totale et la tête de quelqu'un revenant tout droit des enfers.
Et c'est avec ce héros, ma foi étrange, qu'il va falloir partir à l'aventure. Retracer notre passé, retrouver ce que l'on peut de mémoire et, cœur de l'intrigue, élucider une sombre histoire de pendaison dans une arrière cour.
Le titre reprend à son compte le système des jeux de rôles papier, avec ses fiches de 'création de personnage', ses lancers de dés pour chaque action plus ou moins importante, et ses très nombreuses lignes de dialogues, très variées et s'adaptant à nos actions, à nos réactions et à nos jets de dés.
Le point où le jeu brille le plus est clairement son écriture. Certes il faut aimer (beaucoup) lire, mais chaque dialogue est savoureux. L'humour est très présent, ce qui donne un ton très particulier à cette œuvre si noire d'un autre côté. J'ai particulièrement aimé le fait que, bien que l'histoire soit commune à tous, chacun vivra une épopée radicalement différente en fonction des péripéties amenées par ses traits de personnalité et ses échecs plus où moins présents. Le jeu a du coup une grosse re-jouabilité et passer du flic maladroit totalement communiste au fan de disco déluré et complètement perché en passant par le policier raciste ultra autoritaire est un vrai plaisir.
Comptez une vingtaine d'heures pour en venir à bout la première fois. N'hésitez pas à vous investir un minimum malgré la DA particulière et les personnages peu attachants de prime abord, car au final chaque quidam est vraiment bien écrit et on se prend et se surprend a vraiment se lier à nos protagonistes. Je ne l'aurai pas cru en le lançant mais je me souviendrais pourtant longtemps de mon aventure et de son final renversant.
Vrai tour de force que ce premier jeu pour le studio estonien ZA/UM.
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