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Classement des jeux de la licence The Legend of Zelda, 1ère partie : les débuts

Depuis son premier épisode sorti en 1986 sur Famicom, la saga The Legend of Zelda compte plus d’une quinzaine de jeux majeurs. Devant une telle longévité, il n’est pas étonnant de voir les gens se déchirer pour savoir quel est le meilleur opus selon eux. Il existe ainsi tout un tas de classements plus ou moins objectifs sur internet; nous avons donc décidé de rajouter notre pierre à cet édifice !


Pour cela, l'ami Rox et moi-même avons commencé par définir une méthodologie, afin de limiter au maximum la subjectivité. Nous avons évaluer les jeux grâce à un système de notes, allant de 0 à 5, et réparties en 6 grandes catégories. Il s'agit des caractéristiques qui nous paraissent essentielles dans ce qui compose un jeu de la licence Zelda:

  • Le gameplay, comprenant tout autant le ressenti manette en main, les commandes ou le game design. On y trouve aussi la diversité des objets, des situations et des gimmicks ainsi que leur implémentation dans le jeu;

  • L' exploration, qui correspond à la sensation de liberté, mais aussi la répartition des secrets, ainsi que leur pertinence. Nous avons aussi pris en compte ici la carte du monde et le level design global du jeu;

  • Les donjons, car que serait un jeu Zelda sans ces derniers? Nous avons évalué leur diversité, leur ambiance et leur design, mais aussi leurs boss;

  • Les musiques, une catégorie logique au vu de tous les thèmes iconiques apportés par la série;

  • Le scénario, dont le titre résume déjà son contenu. Nous y avons aussi associé les personnages, principaux comme secondaires, ainsi que la narration environnementale;

  • L' innovation, puisque la saga a amené certains goat dans les jeux vidéo. Nous nous sommes alors demandé: est-ce que ce jeu a apporté quelque chose à la licence? Et à l’industrie de façon générale?


Il est toutefois bon de préciser que l’échelle est uniquement corrélée à la saga et vient récompenser, ou sanctionner, le meilleur ou le moins bon de la licence. Pour exemple, un jeu ayant un 0 sur 5 en gameplay est un jeu dont nous considérons le gameplay comme étant le plus faible de la saga, et non un jeu dont le gameplay vaudrait un 0 dans un système de notes classique (ce qui voudrait dire que le jeu aurait un des pires gameplay du médium).

Une fois ces catégories bien établies, nous avons étudié chaque jeu de façon chronologique, selon leur date de sortie, en éludant cependant les épisodes multijoueurs ou les spin-offs, comme les jeux Four Swords ou Hyrule Warriors. A chaque fois, nous avons tenu à réfléchir chacun de notre côté avant d'exposer nos résultats à l’autre. En cas de désaccord, il était convenu d’un débat afin de trouver un terrain d’entente. Nous avons ainsi évalué 17 jeux, s’étalant de l’épisode initial sur NES jusqu’au plus récent, Tears of the kingdom.

Une fois tous les jeux notés individuellement, nous les avons retravaillé tous en simultané, mais catégories par catégories cette fois, afin d’homogénéiser le tout et de corriger quelques erreurs. En cas d’égalité finale, et pour ne pas retoucher à ce qui avait été fait, nous discutions pour séparer les jeux et créer un classement final. Pour les remakes et autres remasters, nous avons décidé, une fois tout le tout le processus terminé, de voir si leurs ajouts amenaient du changement dans les notes. Enfin, il est important de signaler que les graphismes n'entrent pas en compte dans la note finale.




Commençons par le 1er jeu de la série: The Legend of Zelda, sorti sur Famicom en 1986 au Japon, et sur NES en 1988 chez nous. Les développeurs se sont basés sur des jeux populaires à l'époque : The Tower of Druaga et Hydlide. Cependant, ce premier Zelda n'était pas une simple copie de ces jeux. Le jeu est ainsi un action/RPG, réduisant ce dernier à sa plus petite expression, pour n'en garder que l'essentiel. Pour preuve, le succès fut à la fois critique (16/20 chez Tilt) et populaire, puisqu’il se vendra à plus de 6 millions d’exemplaires. Il est ressorti sur de nombreux supports mais n’a, à ce jour, jamais eu de remake ou de remaster (hormis sur Satellaview).

Le jeu a posé de nombreuses bases pour la série. Pour commencer, les combats étaient marqués par les nombreuses possibilités offertes aux joueurs pour vaincre leurs ennemis. Ainsi, ils pouvaient utiliser autant leur épée que la multitude d’objets à leur disposition. Concernant ces derniers, il est intéressant de voir qu'ils sont utilisés à la fois pour l’exploration et dans les combats. Cependant, le corps à corps peut vite devenir frustrant, conséquence d' une hitbox limitée à une ligne bien droite en face de Link. Ainsi, pour frapper un ennemi, il faudra obligatoirement se positionner pile en face de ce dernier. Les bombes, le boomerang et l’arc permettent cependant de diversifier les confrontations et de rendre les affrontements plus agréables, mais cela impose une gestion de l’inventaire parfois lourde. De plus, les upgrades permettent de moduler la difficulté, ce qui est plus qu’agréable au vu du challenge relevé du titre ! 2/5

L’exploration constitue également un des points forts du jeu. Ce n'est pas le premier monde ouvert dans un jeu vidéo, mais il va venir populariser ce concept. Le joueur a en effet la possibilité de se déplacer où il veut, et ce, dès la première minute. Cependant, le trajet proposé par les développeurs est balisé par le niveau des ennemis rencontrés et, parfois, le recours à un objet bien précis. Pour éviter de se perdre, il va être fortement conseillé de dessiner une carte du monde. Il est aussi possible de se référer au manuel du jeu, vendu justement avec une carte du monde (cf image ci dessous). Ceci devient vite indispensable car, même si les quelques zones du jeu présentent des couleurs différentes, il peut vite être difficile de se repérer. Enfin, il faut noter qu’il n’y a, contrairement aux rumeurs, qu’un seul mur invisible dans tout le jeu. 3/5

La série est aussi célèbre pour ses donjons, et cet épisode va en poser les premières bases. On peut ainsi les faire dans l’ordre que l’on veut. Ils sont malheureusement très répétitifs, peu marquants, et bien trop labyrinthiques, avec des salles se ressemblant énormément. Les boss sont également peu mémorables et le boss final peut vite devenir une purge… Il y a aussi une sorte de soft lock puisqu’il est possible d'être bloqué par manque de clés, d'objets ou par oubli d’un de ceux-ci dans un donjon précédent… D’autres concurrents faisaient donc déjà bien mieux pour l’époque. 1/5

Sur le plan sonore, les joueurs ont découvert avec ce premier opus un thème qui va devenir la signature emblématique de la saga. Rythmé, épique, il a tout pour nous permettre de nous immerger dans cette grande aventure! Il est malheureusement bien seul, puisqu’il n’y a que très peu d’autres chansons dans le reste du jeu. 1/5

A l’époque, l'histoire était quelque chose qui était parfois réduite au strict minimum. Ce jeu ne transgresse pas la règle, puisque son scénario, va se révéler être bien pauvre. En effet, il n’y aucune réelle narration dans le jeu, celle-ci passant essentiellement par le manuel. Dommage car il apporte pourtant un lore intéressant… De plus, les quelques très rares PNJs que l’on croise ne développent pas grand chose de plus. Bref, on ne jouera pas à ce premier opus pour son histoire! 0/5

Avec tout ce qu’on vient de dire, on pourrait se demander pourquoi ce jeu a tant marqué les esprits à l’époque. Même s’il n’ a pas tout inventé, il va réussir le tour de force de faire un excellent mélange de toutes ces influences! Même s’il accuse aujourd’hui le poids de son âge, il a marqué durablement le paysage vidéoludique (hommage à Fin Du Game: check!). Il est aussi celui qui a popularisé le système de sauvegarde sur cartouche. De plus, la liberté ressentie par le joueur, ainsi que la construction du jeu, sont avant-gardistes et vont poser certaines bases de la licence, encore d’actualité plus de 30 ans plus tard. 4/5

Le jeu s’en sort donc avec une moyenne de 11/30. Il a beau avoir tout inventé, il reste très limité et souffre de son âge.




On enchaîne logiquement avec le deuxième épisode sur NES: The Adventure of Link, paru en 1987 au Japon, et en 1990 chez nous. A la suite de l’accueil très froid du public concernant Super Mario Bros 2 (aka Lost levels chez nous), de par de sa trop grande ressemblance avec le premier opus, Miyamoto et son équipe ont décidé de faire différemment pour ce deuxième Zelda. En effet, le jeu prend un tournant bien plus RPG, avec pour objectif de rendre les combats plus dynamiques. Cependant, il y a eu des difficultés lors du développement du jeu, dues à une équipe quasi entièrement renouvelée. La critique sera dans la lancée du premier jeu, avec un solide 7/10 chez Tilt et un 90% chez Joystick. Le jeu s'est écoulé à 4,4 millions d’exemplaires dans le monde, soit un peu moins que son prédécesseur. Tout comme ce dernier, il n’a jamais eu de remake ou de remaster.

Le jeu va tenter de repenser totalement son gameplay. Cela passera par l'implémentation d’une grande touche RPG, avec une gestion bien plus poussée de l’inventaire, de l’expérience et de la magie. La gestion de la caméra est également revue, avec une caméra de côté au lieu de la vue du dessus, rendant les combats bien plus dynamiques. Malheureusement, tous ces éléments ne seront pas assez bien intégrés les uns avec les autres. Plusieurs bugs, parfois très gênants, vont venir entacher le tableau. Ainsi, en pratique, c’est très vite laborieux, et le jeu est sans aucun doute le plus difficile et punitif de la série. Enfin, on notera qu’à trop vouloir s’inspirer de la concurrence, The Adventure Of Link va subir la comparaison avec cette dernière… Au final, on a ici le jeu de la licence avec le gameplay le plus chaotique. 0/5

Les environnements sont plus diversifiés, notamment avec l’apparition de villages et de nombreux PNJs. Cependant, ces derniers n’apportent que trop peu d’indications et le joueur peut très vite se perdre... Cela a d’ailleurs été un des griefs relevé par les journalistes de l’époque. De plus, l’effet de surprise du premier n’est plus là, donc difficile de donner la même note. 1/5

Concernant les donjons, on perd avec ce jeu les énigmes et l’exploration, pour se focaliser sur les combats. Cependant, leur design et les mécaniques de gameplay reposent au final énormément sur du die and retry, les rendant à la fois peu mémorables mais aussi très frustrants… Seul point positif, le soft lock du premier opus ainsi que quelques problèmes mineurs ont été corrigés. 0/5.

Les musiques suivent la même logique, peu d’évolution marquante et l’effet de surprise n’est plus là. Il reste quelques thèmes intéressants, mais il est un des moins bons de la saga. Le nombre de pistes a beau passer de 5 à une dizaine, on se retrouve avec plus de la moitié qui ne sont que de simples variantes d’une seule et unique piste créée pour ce jeu. Même s’il a pour lui le super “donjon’s theme”, son OST est la plus faible de la saga. 0/5

Pour le scénario, on repart sur les mêmes bases, avec un manuel toujours indispensable, mais qui est ici plus développé que son prédécesseur. L’ajout des PNJs permet d’augmenter le nombre d’informations in game, ainsi que le lore du jeu. Malheureusement, cela ne raconte toujours pas grand-chose. 1/5

Enfin, en termes d’innovation, on peut dire que le jeu est celui qui tente le plus. Cependant, rien ou presque ne sera conservé, et tout ce qu’il essaye d’amener est un échec… 0/5

Au final, que dire… On a ici le vilain petit canard de la saga. Le 2/30 que nous lui mettons en est le témoin. Trop de choses font qu’il n’est pas possible aujourd’hui de le considérer comme autre chose qu’un des plus mauvais jeux de la licence et, peut-être, un mauvais jeu tout court?




On change de console avec A Link to the Past, sorti en 1991 sur Super Famicom au Japon, et en 1992 sur Super Nintendo en France. On peut le considérer comme une sorte de soft reboot de la licence, après l'échec du deuxième opus. Il aura fallu 3 longues années, éprouvantes selon Nintendo, pour voir ce projet enfin aboutir. L'équipe de développement a eu la volonté de prendre la base du premier Zelda et de tout optimiser. Plus de donjons, plus d'objets, plus de possibilités de gameplay, plus d'environnements, plus d'histoire etc... L'accueil a été excellent, avec un 97% chez Joystick et 96% chez Console +. En termes de ventes, il est le troisième jeu le plus vendu sur la machine, avec ses 4,7 millions d'exemplaires, le plaçant donc entre ses deux prédécesseurs. Le jeu est ressorti sur Gameboy Advance en 2002, n’apportant que très peu de nouveautés en lui-même (Four Swords étant à part).

Le jeu constitue, en terme de gameplay, une grande révolution dans la licence, notamment avec l’ajout de plusieurs objets, mais aussi surtout leur utilisation bien plus importante dans l’exploration. Les combats à l'épée sont également bien plus dynamiques, avec une hitbox corrigée, et correspondant mieux à ce qui s'affiche à l'écran. Les différentes mécaniques de gameplay, en combat comme durant l'exploration, s’assemblent bien mieux, et permettent d'adoucir les transitions entre les deux phases de gameplay. Parmi les points négatifs, on peut noter qu’il est possible de passer à côté d’objets pourtant indispensables dans la progression, chose pourtant corriger dans le deuxième opus. Link est également très lent jusqu'à l'obtention des bottes de pégases, ce qui peut frustrer les joueurs. Enfin, les boutons de la manette ne sont pas tous bien utilisés. Malgré tout, le bon en avant est considérable et il reste encore parfaitement jouable à l’heure actuelle. 4/5

Comme dit précédemment, le jeu lie bien mieux les séquence de combats et d'exploration. Sur ce dernier point, il y a vraiment eu un cap avec l’aide de la SNES. Les zones sont ainsi bien plus diversifiées, avec une forêt, un désert, une plaine, un village, etc... Mais la plus grande surprise du jeu vient après avoir battu Aghanim: le dark world. Alors que le joueur pense avoir terminé son aventure, et avoir exploré toute la carte, Link va se retrouver propulsé dans un deuxième monde. Le plus gros bémol est ici l'absence de vraie liberté dans l’exploration de ce nouveau terrain de jeu. En effet, il est divisé 3 grandes zones, bien séparées, et impossible à rejoindre directement via le dark world. Ainsi, il faudra repasser par le monde de la lumière pour pouvoir changer de secteur. De plus, le passage d’un monde à l’autre se fait via le miroir et cela ajoute une lourdeur à l'ensemble. Même si on perd en terme de réelle liberté par rapport au premier opus, ce jeu va apporter les bases de l'exploration à la série pour de très nombreuses années. 3/5

Les donjons ont aussi eu le droit à un sacré lifting ! Ils ont en effet chacun une identité propre. Les développeurs vont pousser à leur maximum leur inventivité, couplée aux possibilités offertes par la SNES. Ainsi, ils vont jouer sur la verticalité, avec un donjon sur plusieurs niveaux, reliés entre eux via des trous. Un autre donjon verra Link accompagné d'un PNJ tout le long, jusqu'à un twist (attendu) en guise de boss. On peut aussi noter des mécaniques créées par ce jeu, comme par exemple des sols glissants, amenant ainsi de nombreux puzzles dans le déplacement du personnage. Il va aussi poser les bases de la structure des jeux Zelda pour un très long moments: trois premiers donjons, servant de tutoriel au joueur, puis un twist l'amenant à découvrir une succession de donjons et de zones de plus en plus difficiles. Les trois premiers sont cependant ici peu mémorables et le jeu est très dirigiste, laissant peu de liberté au joueur dans l’ordre possible des donjons. 3/5

Koji Kondo s'est fait plaisir et ça se sent. Les capacités de la SNES n'ont rien à voir avec celles de sa grande sœur! Le jeu réinvente ainsi le thème iconique de la licence, utilisé comme musique pour la world map. Il crée aussi des pistes qui sont devenues des incontournables par la suite, comme le thème de Zelda ou le village Cocorico. Elles restent cependant encore limitées par les capacités de son support et ne prendra vraiment son envol que plus tard. 3/5

Tout comme pour son OST ou sa structure, le jeu va poser les bases de ce qui sera une façon de raconter l’histoire dans un jeu Zelda. La princesse, Ganon/Ganondorf, la notion de sages, et plus encore, verront leur background et leur lore prendre bien plus d'envergure ici. On remercie cependant toujours la notice qui rajoute des éléments non présents sur la cartouche. L'ajout de PNJs est notable mais, hormis une ou deux quêtes, leurs lignes de dialogues restent ici aussi assez limitées. 3/5

Enfin, sur l'innovation, nous l'avons déjà dit mais le jeu va créer les bases pour la suite : le nombre de donjons et la structure des donjons, l’épée de légende avec une mini quête dans les bois, les personnages phares, la musique, etc… Un incontournable sans lequel Zelda ne serait pas ce qu’il est. 4/5

Le jeu obtient donc un excellent 20/30, en faisant un des épisodes importants pour qui veut comprendre l’évolution de la licence.


Nous concluons donc ici notre première partie de ce classement. Nous avons vu que la saga a pris son temps pour trouver une formule qui fonctionne. Mais, à partir de l'opus SNES, la licence va suivre un modèle bien défini, le peaufinant à chaque nouvel épisode. Pour le moment, le classement est donc :

  1. A Link To The Past (20/30)

  2. The Legend Of Zelda (11/30)

  3. Adventure Of Link (2/30)

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