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Classement des jeux de la licence The Legend of Zelda, 2ème partie : l'entrée dans la légende

Nous avons vu précédemment que la licence Zelda a eu besoin de trois jeux pour trouver une formule qui fonctionne. L'opus SNES va ainsi servir de base pour la structure des jeux qui vont suivre. Cependant, l'ère des jeux en deux dimensions est terminée et tout le monde a les yeux rivés sur la prochaine génération de consoles, et la promesse d'explorer enfin des mondes en trois dimensions. C'est dans ce contexte que la saga va effectuer sa transition, pour le meilleur ?

Attaquons cette seconde partie du classement avec le premier épisode portable de la licence : Link’s Awakening, sorti en 1993 sur Gameboy. Le jeu a été développé en catimini par une petite équipe, avec pour objectif de s'amuser à développer un portage du jeu SNES sur la nouvelle console portable de Nintendo. Cette ambiance de travail, bon enfant, se ressentira tout au long du jeu, avec par exemple de nombreux caméos de personnages célèbres de la firme du plombier, ainsi qu'un humour inhabituel dans la saga. Le jeu a été très bien accueilli par la critique, avec un excellent 96% chez Joypad et un 95% sur Console +. Il a eu un remaster sur Gameboy Color en 1998, amenant la couleur mais aussi un donjon supplémentaire. Les ventes de ces deux jeux s'élèvent à plus de 6 millions d'exemplaires. Un remake sur Switch est également sorti en 2019, avec une esthétique qualifiée de “rétro-moderne”. Ce dernier n'amenant pas assez de nouveautés pour le compter à part, nous ne traiterons ici que l'épisode Gameboy Color.

De par ses conditions de développement, le jeu va avoir un gameplay quasi intégralement copié sur celui d’ A Link to the Past. Cependant, le manque de bouton vient rendre les manipulations de menu plus nombreuses, et donc plus fastidieuses. On note également quelques soucis corrigés par rapport à la version SNES, comme la course de Link (aussi adaptée à l'écran de la console). 3/5.


Console portable oblige, les dimensions du jeu s'en sont retrouvées réduites. Ceci afin de permettre les sessions de jeu courtes. Ainsi, la carte est plus petite, plus concentrée, ce qui à l'avantage de permettre de traverser rapidement une région. A contrario, on perd cette impression de grandeur qu'avait la série sur console de salon. Il y a également moins de possibilités dans l'exploration que sur le jeu SNES et le back tracking est bien trop présent, ce qui entraîne des lourdeurs dans le jeu. 3/5.

En terme de donjons, le jeu introduit les niveaux basés principalement sur des énigmes mais cela reste encore très limité. On retiendra cependant la tour du vautour, très inventive et premier réel donjon basé entièrement sur la verticalité. Malheureusement, le reste des donjons ne représente pas un point fort du titre. 2/5.

La question des musiques est délicate. En effet, on passe d'une Super Nintendo à une Gameboy, avec tout ce que cela implique en terme de baisse de puissance et de qualité sur la bande sonore. Les joueurs ont cependant retenu le thème du poisson rêve, ainsi que celui du village ou de la montagne. Mais, à côté de ça, il ne reste pas forcément énormément de choses en tête, contrairement à l'épisode SNES… 2/5.

Si il y a bien une chose qui a marqué les joueurs avec ce jeu, c'est son scénario et son ambiance. Il s'agit indéniablement de son plus gros point fort. Les développeurs vont réellement s'en donner à cœur joie, multipliant les niveaux de lecture et donnant l'impression aux joueurs de plonger de plus en plus profondément dans un rêve. On peut aussi noter la présence de beaucoup d’humour dans le jeu, ce qui en fait quand même un épisode unique dans la saga et un vrai bond en avant. On remercie donc Yoshiaki Koizumi pour cette excellent travail ! 4/5.


Enfin, niveau innovation, le jeu a apporté beaucoup à la licence. Nous venons de le dire mais, sans son scénario et la maîtrise de ses thématiques, nous n’aurions sans doute jamais eu des jeux aussi profonds par la suite. Pour le reste, il est dans la continuité d’ A Link to the Past, même si faire tenir une si grande aventure sur une si petite cartouche est un réel exploit ! 3/5.


Ce premier épisode portable est donc une réussite avec un beau 17/30, se plaçant juste derrière l'opus SNES dont il reprend beaucoup d’éléments (parfois en moins bien dûs aux limitations de la console). Son scénario le rend quand même unique et va lui permettre de rester gravé dans la mémoire des fans.




On s’attaque maintenant à un des plus gros morceaux de ce classement : Ocarina of Time, sorti en 1998 sur Nintendo 64. Il a marqué le virage en 3 dimensions de la licence. Le travail a été titanesque puisqu'il a nécessité plus de 4 années de développement, marquées par de nombreuses remises en question de la part de l'équipe. L'accueil a été dithyrambique, avec 100% chez Console + et 95% pour Player One. En terme de ventes, le succès a aussi été au rendez-vous, avec plus de 7.5 millions d'exemplaires écoulés. Ce jeu a la particularité d’avoir une version alternative, la Master Quest, qui devait initialement sortir sur 64DD, pour finalement arriver en bonus sur Gamecube avec The Wind Waker. Il a également eu un remaster sur 3DS qui, hormis un update graphique pour mieux correspondre aux artworks originaux et des aides ergonomiques, ne réinvente pas le jeu et ne sera donc pas pris en compte ici.

Que dire de ce jeu si ce n’est qu’il a réussi un double exploit: réinventer la formule Zelda en 3D, tout en créant ce qui deviendront les standards du jeu d'action aventure pour les dizaines d'années à venir. Son système de caméra et de lock va révolutionner la gestion des combats en 3D. Il reprend beaucoup d'objets connus dans la saga mais va les intégrer dans cette nouvelle dimension: exemple avec l'arc et sa vue subjective. Le jeu est aussi rempli à ras bord de quêtes secondaires et de mini-jeux, diversifiant énormément le gameplay. On peut cependant regretter le menuing parfois lourd lors de certains passages. De même, le voyage dans le temps est assez peu utilisé au final. 5/5

L'apport de la 3D va permettre de revoir l'exploration en profondeur. Les villages grouillent de vie et il faudra de nombreuses heures pour venir à bout des nombreuses quêtes prévues dans le jeu. La plaine donne un sentiment de liberté incroyable, surtout une fois que Link a récupéré Épona. Elle reste cependant assez vide malgré les secrets disséminés ici et là et, au bout d'un moment, l'effet de liberté laisse place à l'ennui... Il est cependant passionnant de voir les changements subis par le monde d' Hyrule entre les deux périodes temporelles. Enfin, la 3D est utilisée dans tous les domaines, que ça soit pour donner un sentiment de grandeur avec certains angles de caméras bien venus, ou bien en repoussant les limites de leur imagination pour l'architecture des lieux. 4/5

Cette transition en 3D a également été dirigée d'une main de maître pour les donjons. Les premiers, avec Link enfant, sont de très bons tutoriels, simples, tout en gardant une certaines complexité. Les suivants sont mémorables, que ça soit dans leur construction, avec la verticalité par exemple, ou dans leur thématiques. On peut désormais les différencier en donjons à énigmes, labyrinthiques ou à épreuves. Seul bémol, l'enchaînement est assez dirigiste, avec peu de possibilité de les faire dans l’ordre qu’on veut. Il n'en reste pas moins qu'on a là parmi les meilleurs expériences de donjons de la licence! 5/5

Les thèmes marquants du jeu SNES sont ici retravaillés, avec la puissance de son support, et en stéréo qui plus est. On sent que Koji Kondo s’est amusé avec les possibilités offertes par la Nintendo 64. Parmi les musiques les plus impactantes, on notera le thème du boss du temple de l’esprit, jouant sur la rythmique d'instruments qui se répondent entre eux, celui des gerudos, devenu aujourd'hui iconique, la musique du temple de la forêt, créant une atmosphère à la fois mystique et lugubre, le thème de Ganondorf, qui pose le personnage et qui le suivra jusqu'à aujourd'hui, ou bien encore celui de Sheik. En bref, une masterclass, tous simplement! (TLDR: en tant que correcteur et co-rédacteur, je ne peux m'empêcher de regretter que celui que je pensais être un ami ait omis le thème des bois perdus) 5/5

3D oblige, la mise en scène est incomparable avec les jeux précédents. Les développeurs jouent sur les angles de caméra pour appuyer les émotions de Link. Par exemple lors de sa 1ère rencontre devant le château avec Ganondorf, la caméra en contre plongée montre un ennemi imposant, presque écrasant. A l'inverse, lors de sa rencontre une fois adulte à la fin du jeu, la caméra vient au niveau de Link, montrant le changement de dimension de ce dernier. Le reste du scénario s'appuie sur les base d' A Link to the past, venant cependant en creuser la mythologie. On reste sur la thématique classique du héros qui va grandir et murir au fil des épreuves, mais cela est suffisamment bien amené pour faire vivre une grande aventure aux joueurs. 4/5


Le jeu est aujourd’hui considéré par certains comme le meilleurs jeu de l’histoire. Il y a en effet eu un avant et un après dans la licence mais aussi et surtout dans le jeu-vidéo tout entier. On ne peut plus développer sans reprendre des éléments imaginés par l'équipe de Miyamoto. Quelle autre note que celle maximale? 5/5


Sans grande surprise, le jeu tutoie donc les sommets avec un magnifique 28/30 ! Il est un des point culminant de la licence, mais aussi de tout le médium. Un incontournable !




Intéressons nous désormais à la première suite directe d’un jeu dans la licence: Majora’s Mask, sorti en 2000 sur une Nintendo 64 en fin de vie. Tout le monde connait l'histoire du développement de ce jeu, limité à 1 année par Miyamoto. Mais l'équipe d' Aonuma relèvera brillamment le défi (malgré une dead line dépassée de quelques mois). Le jeu reprend donc les assets d' Ocarina of time, que ça soit les personnages, les objets, les mécaniques de combats, etc... Il ne s'agit cependant pas d'un simple copier-coller, et les journalistes ne s'y trompent pas puisque Console + lui donnera un excellent 98%, quand Joypad le gratifiera d'un 9/10. A noter que Gamekult, petit nouveau né dans le paysage vidéo-ludique, lui donnera aussi une bonne note avec 8/10. Au niveau des joueurs, l'accueil sera cependant plus mitigé. Déjà l'arrivée du jeu sur une console en fin de vie, avec le boom de Sony à côté, n'a pas aidé. Ensuite, le jeu est si particulier qu'il a fait fuir certains fans de la licence. Il se sera tout de même vendu à plus de 3 millions d'exemplaires dans le monde. Un remaster est arrivé en 2015 sur 3DS, amenant à la fois des améliorations (le journal des Bombers devenu obligatoire, certaines quêtes mieux construites) mais aussi des défauts (modifications de gameplay amenant des soucis comme avec la nage zora par exemple). C'est pourquoi nous ne le prenons pas en compte dans cet article.

Pour ce qui est du gameplay, le jeu reprend les bases d’ Ocarina of time, mais rajoute le système des masques. Ceux-ci étaient déjà présents dans l'opus précédent, mais étaient relégués à une simple quête annexe. Il existe plusieurs types de masques: ceux qui changent l'apparence, mais aussi le move set et les aptitudes de Link, ceux conférant une compétence particulière à notre héros, et ceux ne servant que pour une quête secondaire (malheureusement majoritaires...). Les deux premiers sont bien évidemment les plus intéressants, et les 3 principaux vont transformer Link en Mojo, Goron ou Zora. Ceux-ci amènent ainsi une diversité dans le gameplay assez incroyable, et ils vont créer tout un tas d'alternative possible en terme de renouvellement de la boucle de gameplay. L'autre gimmick de ce jeu est sa boucle temporelle, limitée à 3 jours. Dans sa version N64, la gestion du temps peut vite devenir compliquée, notamment avec le Journal des Bombers non optimisé (et optionnel si on ne s'en rend pas compte!), mais aussi avec le système de sauvegarde, ajoutant du stress et qui n'était pas forcément nécessaire... 4/5

La grande force de l'exploration de ce jeu est Bourg Clocher. La ville est archi remplie; elle dégueule de vie, d'interactions et chaque personnage a un trajet différent sur les 3 jours. A côté, les autres villages paraissent bien plus fades... La plaine est plus condensée que dans Ocarina of time, permettant de limiter ses défauts et ce qui en fait sans doute la meilleure de la licence, remplie de secrets et amenant le joueur à l'explorer de fond en comble. On a donc sans doute une des meilleure exploration de la licence ! 5/5

La question des donjons est sans doute le point le plus compliqué à débattre pour ce jeu. Ils comptent parmi les meilleurs donjons de la licence, fortement thématisés et avec des mécaniques incroyables (l’eau et ses tuyaux où il faut jouer avec le courant, ou bien la forteresse de pierre, visitable dans les 2 sens). Ils sont cependant bien trop peu nombreux et le point le plus compliqué est l'absence de réel donjon final... 4/5

Niveau musique, le jeu ne copie que très peu son prédécesseur (on retrouve le thème de Zelda par exemple, et quelques chansons connues à l'ocarina). A côté, on découvre des arrangements devenus iconiques aujourd'hui, comme la plaine qui reprend et sublime le thème de la série, la musique de bourg clocher en plusieurs versions ou bien celle des Mojos. On notera cependant quelques thèmes qui sont en deçà, comme celui de la baie par exemple. 4/5

Le scénario du jeu est sans doute l'autre point fort du jeu. On retrouve énormément de sous textes, avec pour preuve que, même aujourd’hui, les fans se querellent sur le sens véritable à donner à Majora's Mask. Son antagoniste représente bien cette problématique. En effet, le personnage de Skullkid est très profond et n'est absolument pas manichéen. D'autres PNJs sortent du lot, comme les amants ,touchants dans leur histoire d'amour impossible, ou bien le goron, mort en voulant protéger les siens. Enfin, en terme de narration environnementale, le jeu est truffé d'éléments symboliques. Bref, encore une masterclass pour la série! 5/5


Le système de temps était quelque chose de jamais vu à l'époque, en tout cas pas à ce point de complexité. Il a créé quelque chose qui n’a malheureusement que peu été repris par le média (hormis peut être FF13: Lightning Returns). Mais on ne retient pas ce jeu que pour ça, mais aussi son histoire, plus sombre, et qui est unique dans la saga. 4/5


En bref, un jeu qui a fait un pas de côté par rapport à ses prédécesseurs et qui ressort avec un très beau 26/30.


Nous en avons donc fini avec cette deuxième partie qui correspond au passage de la licence à la troisième dimension. Ocarina of time a parfaitement réussi cette transition, transformant l'essai commencé avec A Link to the past. Il a ainsi posé les bases pour les 20 prochaines années et sera, dans un sens, à la fois la meilleure et la pire des choses qui ait pu arriver pour cette série. Le classement donne donc:

  1. Ocarina Of Time (28/30)

  2. Majora's Mask (26/30)

  3. A Link To The Past (20/30)

  4. Link's Awakening (17/30)

  5. The Legend Of Zelda (11/30)

  6. Adventure Of Link (2/30)



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